Avec la fermeture des remontées mécaniques et même si les stations de ski restent accessibles, les commerces très implantés en altitude s'estiment "sacrifiés" et disent être "les grands oubliés" des dispositifs d'aides gouvernementales.
"On reconnaît que tous les commerces liés aux touristes, ou présents dans des zones touristiques internationales sont touchés, mais on en exclut tout commerce alimentaire", s'étonne lundi le président de la coopérative de magasins Sherpa, Olivier Carrié, auprès de l'AFP. Ses 117 points de vente, tous situés en stations d'altitude, "ne fonctionnent quasiment -voire exclusivement- qu'avec les touristes qui viennent si les remontées fonctionnent", explique-t-il.Sherpa dit réaliser "85% de son chiffre d'affaires annuel pendant la saison hivernale", et "20% exclusivement pendant la période de Noël". "Est-ce qu'il faut une nouvelle caractéristique pour définir le périmètre (des entreprises éligibles aux aides, ndlr) ? Cela peut être commerce alimentaire de station, de zone de montagne touristique", argumente-t-il, demandant à rencontrer le gouvernement et disant aussi défendre "les petits commerces d'alimentation en montagne" avec "Saveurs Commerce", fédération "représentant les spécialistes du commerce alimentaire de proximité". Cette dernière demande dans un communiqué lundi à Bercy, "comme pour les acteurs du tourisme, une indemnisation de 20% du chiffre d'affaires de 2019 si la perte est supérieure à 70% sur la période considérée et de 15% si la perte est comprise entre 50 et 70%".
Quant à Intersport, c'est sa directrice générale Corinne Gensollen qui a écrit, dans un courrier à ses sociétaires vendredi, qu'"avec la fermeture des remontées mécaniques, c'est plus de 70% de notre chiffre d'affaires qui va s'envoler". Elle estime le groupe "sacrifié au même titre que nos amis restaurateurs, moniteurs de ski ou salles de sports indoor" et évoque "une activité de location de skis nulle (50% de notre activité) et une activité de vente réduite de moitié en raison de l'effondrement du remplissage".
Jeudi 26 novembre, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé une aide "de 15% à 20%" du chiffre d'affaires aux entreprises des secteurs affectés par la crise comme l'hôtellerie, le tourisme ou l'événementiel, et dont le chiffre d'affaires a chuté "au moins de moitié". Ce soutien a dans un deuxième temps vu son plafond d'indemnisation porté à 200.000 euros par mois samedi.